Confrérie du Guillon

Mages Silvio

Lieutenant-honoraire & Connétable
Physiothérapeute
L'Abbaye

Mages

«Lucifer!» C'était son nom de code, son cri de guerre. Lorsqu'il résonnait au bout du fil, on entrait de plain-pied dans la fraternité. Meneur d'hommes, décideur, superactif, Silvio Mages avait l'art de coaliser tout ce qui bougeait autour de lui. Serait-il né en Papouasie qu'il aurait été aussitôt proclamé chef de tribu ... On ne l'imaginait pas d'un style différent dans toutes ses relations à autrui, que ce soit avec les membres de sa famille, avec la multitude des souffreteux et péclotants à qui il prodiguait ses soins de physiothérapeute, avec les cadets et les aînés de toutes les fanfares qu'il animait et dirigeait, sous sa casquette de colonel, aux côtés de ses amis de tout poil, rotariens, potes au feu, bourgeois vaudois et, bien sûr, avec l'immense cohorte des compagnons de la Confrérie du Guillon.
C'est à la tête de son quatuor de trompettes que Silvio Mages fait une entrée claironnante,en 1974, sous les feux de Chillon. Un rôle inséparable de son personnage et qu'il assumera pratiquement jusqu'à son dernier souffle, héroïquement présent encore aux Quatre heures du vigneron, à Morges, en été 2007. Promu conseiller en 1981, il joue de tous ses dons en continuant à régner sur l'ensemble des instruments à cuivre et percussion, mais encore en s'illustrant brillamment comme clavendier, notamment aux côtés de Jean-Pierre Nicod. En 1996, il succède à Robert Sauty dans la lourde charge de connétable. Loin des paillettes et des flonflons, cette fonction n'est guère saluée par les hourras et applaudissements du public.
En réalité, un poste de commandement qui englobe tout le travail d'intendance, d'organisation et d'administration. Veiller à mobiliser et actionner une bande d'aimables farfelus sans égratigner leur susceptibilité, lier tous les fils entre la confrérie et ses prestataires de service, stimuler les troupes, voilà qui a été l'ordinaire du menu de Silvio Mages durant quelque dix ans. Chapeau et merci!
La foule de plus de mille personnes qui lui a rendu un dernier et fervent hommage, le 2 octobre 2007, au temple de Morges, a manifesté avec effusion l'estime et l'attachement que ses amis, ses camarades, ses patients, ses collaborateurs et ses concitoyens vouaient à cet homme-orchestre, jamais en panne de fidélité et de dévouement. Et avec quelle émotion tous les participants à cette cérémonie ont entendu invoquer, de la voix de sa Monique bien-aimée, le testament de courage et de dignité que leur a légué cet être d'une amplitude sociale peu commune.

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