Confrérie du Guillon

Junod Raymond

Conseiller honoraire
Anc. Conseiller d'Etat
Cugy

Il appartient à la dernière génération des grands fauves du radicalisme vaudois. Né en 1932, à Champvent, Raymond Junod gravit les premiers échelons de la vie dans un biotope fertile à sa typologie et à ses ambitions. La nature l’a doté d’une solide carrure. L’esprit n’est pas en reste.
Son père vigneron l’a lesté d’une propension câline pour la noble
plante et le jus de Noé. Pendant vingt ans, il sera le secrétaire omniprésent de la Cave coopérative d’Orbe et environs. Juriste de formation, il prend bien sûr les couleurs estudiantines d’Helvetia où, en fraternité d’idées, il peut libérer sa verve juvénile et gagner ses galons de premier de classe en facéties, charriages et canulars. Dans le droit fil de ses ascendances terriennes, il démarre son existence professionnelle en passant quelques années au service des améliorations foncières de l’Etat de Vaud, puis le voici qui débarque, en 1964, à la direction de la Chambre vaudoise d’agriculture, milieu qui lui est familier et dans lequel il peut enfin donner la mesure de son gabarit et de son sens politique. Notre malabar n’est pas homme à louvoyer. Il s’impose par son style direct, sa façon d’aller droit au but avec énergie et détermination. Mais la politique n’est pas faite que d’habileté à manœuvrer. Il faut conquérir les coeurs et les esprits. Raymond Junod a de la cordialité, de la rondeur, de la jovialité à revendre. Son humour, parfois vachard pour les tartarins et les matamores, ses imitations, ses calembours, ses contrepets font rire des cénacles entiers. Peu enclin à faire mousser les magazines people en se donnant en spectacle, il aime à débattre, à se bagarrer dans les assemblées pour les causes en adéquation avec sa vision de l’Etat et de la société. Tout le porte vers de nouveaux sommets. Ce sera le Conseil national, où il siégera de 1967 à 1983. Puis le Conseil d’Etat, où il est élu en 1974. Il présidera aux destinées du Département de l’Instruction publique et cultes pendant dix ans, avant de reprendre le Département de l’agriculture, de l’industrie et du commerce jusqu’à sa démission, en 1988. Un sacré parcours, durant lequel il fait montre d’un maximalisme rigoureux et d’une ténacité qui lui valent nombre d’inimitiés chez les pusillanimes. Il a donné. Tournant le dos à la politique active sans rompre pour autant avec la vie publique, Raymond Junod s’engage avec un désintéressement total, que ce soit, entre autres, à la présidence du Théâtre de Vidy-Lausanne et aujourd’hui dans le sauvetage du Théâtre du Jorat.
En hommage à sa contribution au développement des relations entre la France et la Suisse, notamment en sa qualité de fondateur du Conseil du Léman, le Président de la République française lui remet, en 1994, les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur. Conseiller de la Confrérie du Guillon en 1966, devenu honoraire en 1972, Raymond Junod est demeuré l’ami fidèle de la coterie des conseillers, toujours ravi de l’entendre ouvrir son sac à truculentes histoires.
“Le grand”, comme l’appelait amicalement Jean-Pascal Delamuraz, qui devait secrètement envier ses 1,87 m, n’a pas fini de faire jubiler les copains et de leur tendre une main confraternelle.

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